Aides à l’agriculture BIO, Intervention de M.Ribeiro au CD

Texte de l’intervention de Manuela Ribeiro le 27 septembre 2017  lors du débat relatif à un des rapports de la session publique du Conseil départemental

Le Conseil départemental de Meurthe-et-Moselle a voté ce mercredi 27 septembre 2017 une aide exceptionnelle pour le versement d’une avance de trésorerie à destination des exploitations agricoles du département éligibles aux aides européennes à l’agriculture biologique pour les campagnes 2015 et 2016.

Ces exploitations souffrent des retards accumulés dans le versement des aides européennes. Ce versement d’une avance de trésorerie permettra à des agriculteurs biologiques, au moins pour cette année, de maintenir leur activité. Car force est de constater qu’ils sont dans une situation d’urgence.

Cette initiative du Conseil départemental est à saluer, d’autant plus que, dans le même temps, le ministre français de l’Agriculture, Stéphane TRAVERT a annoncé le quasi arrêt des aides à la filière bio.

Ce terme d’ « aides » n’est d’ailleurs pas approprié car ce que recevaient les agriculteurs bio n’étaient pas des aides, mais une « rémunération de reconnaissance ».

Reconnaissance pour les pertes subies par les agriculteurs conventionnels lorsqu’ils décident de se convertir, car il faut compter deux à trois ans de réduction de revenus, le temps de « nettoyer les sols ».

Reconnaissance également des services indiscutables et essentiels rendus par les agriculteurs bio à la collectivité : amélioration de la qualité de l’eau, de l’air, des sols, limitation des dépenses de santé, maintien de la biodiversité et j’en passe.

Inutile de reprendre l’historique des dispositifs qui ont existé. Mais force est de constater que la suppression des aides françaises (mesure nullement imposée par l’UE), combinée à leur maintien dans tous les autres États-membres de l’Union européenne, va créer une distorsion de concurrence au détriment de l’agriculture biologique française.

Comment donc expliquer cette décision frappant un secteur économique dynamique, où la demande est en croissance forte et durable, qui assure des emplois non délocalisables offrant aux agriculteurs et aux consommateurs une meilleure protection de leur santé ?

La seule réponse est la sensibilité de notre gouvernement aux arguments des lobbies de l’industrie chimique.

Le signal qui est envoyé est désastreux et est, de notre point de vue, une vraie faute politique.

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