Dossier Cigéo BURE

BURE /  Contre le projet d’enfouissement de déchets nucléaires hautement radioactifs

  • Le projet CGEO (centre industriel de stockage géologique) mis en œuvre par l’ANDRA (agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) prévoit d’enfouir à Bure, dans la Meuse, les déchets hautement radioactifs des centrales nucléaires françaises, voire européennes.
  • C’est enterrer à 500 mètres de profondeur 80 000 m3 de déchets nucléaires de haute et moyenne activité à vie longue, sur 700 hectares de surface.
  • C’est creuser 300 kilomètres de galeries.
  • La construction et le remplissage se feraient sur 130 ans, avec des allées et venues de camions-bennes toutes les quatre-vingts minutes pendant un siècle et deux trains de déchets atomiques par semaine.

Les risques dénoncés par les collectifs d’opposants et par des scientifiques indépendants sont maintenant reconnus par les instances du nucléaire (ASN, IRSN…). Pourtant, le projet se poursuit.

Les plus inquiétants sont :

  1. d’éboulement, (l’argilite est beaucoup moins sûre qu’on le prétend). Il y a eu un mort en 2016.
  2. d’explosion (à cause du rejet d’hydrogène).
  3. d’incendie (à cause des colis bitumeux).
  4. de rejets radioactifs par les puits de ventilation.
  5. sismiques puisqu’il existe des failles géologiques.
  6. causés par l’irréversibilité du stockage.

Avec le réchauffement climatique, qui peut prédire ce que sera le sous-sol dans des centaines, des milliers d’années ?

Les projets nucléaires font partie d’un gigantesque plan de nucléarisation du territoire meusien, haut-marnais et aubois.

Dans la Meuse :

. Velaines, avec plus de 50 millions d’investissement pour le stockage de pièces de rechange pour maintenance des centrales nucléaires.

. Houdelaincourt, où se trouve le Centre d’archives industrielles AREVA qui emploie 9 personnes.

En Haute-Marne :

  • Saint-Dizier, avec Socodéi, base de maintenance et d’entreposage de pièces usagées issues des 58 réacteurs nucléaires.
  • Joinville, où l’américain Unitech souhaite implanter une blanchisserie des linges rouges des centrales nucléaires.
  • Gudmont, projet Bison : base intermédiaire de services opérationnels nucléaires > stoppé par la victoire des opposants.
  • Syndièse – CEA Saudron, Pro type industriel de gazéification du bois.

Dans l’Aube :

Les centres de l’Andra, 60 ans d’exploitation suivis d’une phase de surveillance d’environ 300 ans sur une superficie de 95 hectares dont 30 dédiés au stockage.

  • Epothemont, transport de déchets, tri, conditionnement et entreposage.
  • Morvilliers, TFA (très faible activité, 30 ans d’exploitation suivis de 30 ans de surveillance), une extension de 650 000 à 900 000 m3.
  • Juzanvigny, FA-VL et TFA, 1,2 million de m3.

A Bure et autour de Bure, villages de 80 à 150 habitants, la gendarmerie, avec une cinquantaine  de passages journaliers, contrôle les identités, fouille les véhicules et relève les numéros d’immatriculation. La Maison de la Résistance a été perquisitionnée et tout son matériel informatique a été confisqué, comme pour une cinquantaine d’ opposants. Une soixante de procès ont déjà eu lieu ; ils touchent plus aux convictions qu’à des faits répréhensibles. Derrière la répression, la militarisation, la judiciarisation de la lutte, on cherche à tuer le mouvement et à diviser les opposants entre eux :

  • les légaux, les illégaux,
  • les légalistes, les non légalistes,
  • les violents, les non violents,
  • les zadistes, les opposants historiques…

L’arrivée d’une population jeune en 2016 a permis d’amplifier la lutte, avec toutefois une démarche différente de celle des collectifs en place depuis l’origine, notamment avec l’occupation du bois Lejuc, (endroit où il est prévu d’implanter la descenderie, les puits de ventilation et d’accès aux galeries souterraines) en réponse aux travaux illégaux de l’Andra. Le 22 février 2018, c’est l’expulsion du Bois Lejuc, 500 militaires pour 15 personnes à déloger. Depuis deux ans, il y a corrélation entre l’amplification de la lutte et la crédibilisation de notre discours, tant du point juridique que technique.

Lors de la manifestation du 15 août 2017, nous avons assisté à une véritable guérilla, un militant a eu le pied gravement blessé.

Le débat public qui devait commencer en janvier 2018 a été reporté en avril. Les collectifs ont décidé de ne pas y prendre part. Par contre, un atomik-tour est parti de Bure depuis le 16 janvier pour parcourir la France pendant huit mois. Chacune des 50 étapes prévues de cette caravane permettra de diffuser une information indépendante sur le nucléaire et d’organiser des discussion publiques.

Il faut en finir avec l’industrie nucléaire qui contamine notre planète, pollue l’environnement, entraîne des mutations génétiques, développe des pathologies radio-induites et tue le vivant.

Comme pour Tchernobyl,

les catastrophes nucléaires n’ont pas de frontières

Bure était un petit village paisible…

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